Pourquoi des citrouilles vertes à Halloween ?

En 1927, dans la petite ville de Blackie, Alberta, un journal canadien emploie pour la première fois le mot “Halloween” pour désigner le cortège masqué des enfants. Pourtant, bien avant la citrouille orange, d’autres légumes creusés, parfois verts, portaient déjà la lumière d’octobre sur le pas des portes.
La citrouille orange n’a gagné ses lettres de noblesse dans les festivités automnales qu’à la faveur des bouleversements agricoles du XXe siècle et de la montée en puissance des traditions américaines. Remonter le fil du temps, c’est redécouvrir une époque où d’autres légumes, parfois à la peau verte, étaient creusés pour la fête. Ce sont les traces d’une histoire plus ancienne, bien plus diverse qu’on ne l’imagine.
L’arrivée remarquée des citrouilles vertes dans les décors actuels est le fruit de deux mouvements complémentaires : d’un côté, la sélection botanique, de l’autre, une curiosité pour des variétés oubliées. Avant tout, le choix de la couleur et de l’espèce répondait à des habitudes locales, à la météo capricieuse ou à l’œil du jardinier, loin de toute règle symbolique figée.
Plan de l'article
Halloween : origines et symboles d’une fête mystérieuse
Le 31 octobre, veille de la Toussaint, Halloween déploie ses charmes et ses sortilèges. Mais ses racines plongent bien plus profond : au cœur de la Samain, la fête qui marquait chez les Celtes d’Irlande et d’Écosse l’entrée dans la saison sombre. Ce passage, observé au seuil de l’hiver, redessinait la frontière entre vivants et morts. L’historienne Nadine Cretin rappelle que la Samain structurait le calendrier rural, sacralisant ces heures de veille, où l’on craignait la visite des esprits errants.
Creuser, sculpter, illuminer un légume : tel était le rituel destiné à tenir les fantômes à distance. Navets, courges et autres légumes devenaient des torches végétales, portées lors des processions nocturnes. Ces lanternes, ancêtres de celles que l’on dispose aujourd’hui sur les perrons, ont traversé les mers avec les migrations. Peu à peu, la fête s’est métamorphosée, franchissant la Manche puis l’Atlantique, pour s’installer en France, en Europe et dans les terres américaines.
Cette célébration n’a jamais été figée. D’un village à l’autre, la citrouille orange n’a pas toujours dominé. Certains coins de campagne préféraient des cucurbitacées vertes, témoignant d’une palette végétale riche, nourrie par les récits transmis de génération en génération. Halloween reste une fête mouvante, à la croisée du passé et du présent, entre traditions rurales et influences venues de loin.
Comment la citrouille est devenue l’emblème incontournable d’Halloween
Jamais la citrouille n’a été désignée d’avance pour devenir le symbole d’Halloween. Les paysans irlandais et écossais creusaient des navets pour en faire des lanternes, inspirés par la figure de Jack O’Lantern. Selon la légende, ce personnage, condamné à errer entre deux mondes, portait à la main une lanterne taillée dans un légume. Cette tradition, solidement ancrée dans la culture celtique, va connaître un tournant brutal au XIXe siècle.
La Grande Famine jette sur les routes des milliers d’Irlandais, qui, en débarquant aux États-Unis, constatent vite que les navets sont rares. À la place, ils trouvent une courge locale : la citrouille (cucurbita pepo). Plus large, plus tendre, et facile à vider, elle captive par sa couleur orange éclatante. Les lanternes de Jack O’Lantern changent alors de forme et de teinte, chaque région adoptant les variétés qu’elle cultive. L’imaginaire populaire s’empare de la citrouille, qui devient le visage de l’automne, entre abondance et mystère.
Voici ce qui a fait de la citrouille l’icône d’Halloween :
- La légende de Jack O’Lantern, enracinée en Irlande, accompagne l’évolution du rituel de sculpture, d’un continent à l’autre.
- La citrouille, bien plus simple à travailler que le navet, conquiert le cœur des familles américaines, puis européennes.
Dès lors, la citrouille d’Halloween s’impose comme un repère visuel et culturel, des fermes de Touraine aux villes américaines. Derrière chaque sourire sculpté se cache la mémoire des exils, des récoltes et des récits partagés, preuve que les traditions savent se réinventer au fil des traversées et des rencontres.
Des citrouilles vertes, une curiosité qui intrigue petits et grands
Dans les potagers ou sur les étals d’octobre, la citrouille verte attire l’œil. Loin de la figure orange omniprésente, elle met en lumière la diversité du genre cucurbita. La couleur verte n’est ni une erreur, ni une rareté : elle signale parfois une maturité inachevée, parfois une variété bien spécifique, choisie pour sa chair, ses graines, ou sa capacité à résister aux maladies.
Les courges, cousines de la citrouille, partagent cette palette de teintes. Les connaisseurs du jardin comme les passionnés de potager le savent : toutes les citrouilles ne mûrissent pas au même rythme, ni sous les mêmes climats. Certaines, comme la courge Siam ou certaines cucurbita pepo, conservent leur robe verte même à maturité. D’autres sont simplement cueillies avant d’avoir eu le temps de virer à l’orange, par choix ou par nécessité.
Quelques exemples montrent la diversité offerte par les graines et les pratiques de jardinage :
- Des graines variées et des méthodes de culture différentes dessinent un paysage où se côtoient vert profond, orange vif et crème pâle.
- La citrouille verte trouve aussi sa place en cuisine et en décoration, portée par des producteurs et des passionnés, comme Catherine Lauzon et son centre d’interprétation de la courge.
En France, la citrouille verte intrigue autant qu’elle séduit. Dans certains jardins, elle devient le prétexte à raconter, à transmettre, à étonner, et prolonge la fête d’Halloween au-delà des codes uniformisés. Les enfants, curieux, la creusent, la dessinent, la goûtent. Par sa variété, le végétal continue d’inventer de nouveaux rituels.
Explorer d’autres traditions et idées pour célébrer Halloween autrement
L’orange domine la décoration d’Halloween, s’imposant comme la couleur de la fête pour beaucoup. Mais la présence des citrouilles vertes bouscule cette uniformité et invite à sortir des sentiers battus. Au Royaume-Uni, le quotidien The Guardian relate comment le gaspillage massif de citrouilles pousse à imaginer d’autres façons de fêter. Miser sur des variétés originales, jouer avec les formes, donner une place aux espèces locales : autant de gestes qui ajoutent une dimension créative et responsable à la fête.
Voici quelques pistes pour renouveler vos célébrations :
- Transformer une courge verte en lanterne, explorer les contrastes de couleurs, exposer des variétés rares ou issues du terroir.
- Tenter de nouvelles recettes : une tarte à la citrouille d’un vert surprenant, grâce à la diversité des courges et de leurs saveurs.
En France, la richesse des cucurbitacées nourrit une tradition vivante et ouverte. Sur les marchés, producteurs et collectionneurs échangent graines, astuces et idées pour réinventer la fête. Les enfants découvrent ainsi la mosaïque botanique d’Halloween, loin des standards venus d’Amérique du Nord. Sculpter, cuisiner, décorer avec des citrouilles vertes devient alors un geste de transmission, un terrain d’invention, un clin d’œil à la diversité qui façonne nos fêtes.
Au bout du compte, la citrouille verte ne se contente pas d’être une curiosité : elle s’invite dans le décor, la cuisine et l’imaginaire. Elle rappelle que la fête, elle aussi, se cultive et se réinvente. À chacun d’oser sa propre couleur, son histoire, sa lumière d’Halloween.
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